Une soirée pas parfaite du tout

Ma Luce bien aimée,

Une semaine après avoir fait péter le champagne, nous voilà de nouveau mercredi, et le constat est aussi cruel qu’imparable : pas de Nouvelle Star ce soir sur M6. J’ai beau scruter mon programme télé, rien à faire : ce soir, ce sera Un dîner presque parfait. Un dîner presque parfait ! Un dîner presque parfait…

Un dîner presque parfait ? Non seulement je n’en ai rien à secouer, mais en outre… quelle déchéance de nous proposer un simple dîner « presque parfait » (donc un dîner qui laisse forcément à désirer), alors que jusqu’à présent, nous avons eu droit au plus brillant, au plus rutilant, au plus excitant des spectacles, qui s’est terminé par la perfection absolue, à savoir ta victoire !

Un dîner sans Maïté est un dîner raté.

J’ai beau scruter les sites spécialisés, interroger mes informateurs, consulter les astres… aucune info sur ce que tu vas chanter ce soir, à Baltard. Et ça me fait drôlement bizarre, vois-tu ? Finalement, je ressens les choses un peu comme toi. De même que tu ne réalises pas encore tout à fait que tu es la nouvelle star 2010, et que tu as l’impression que tu es juste retenue pour le prochain prime, j’ai, moi aussi, bien du mal à concevoir que la Nouvelle Star est terminée et que tu ne chanteras pas ce soir. Pas de prime, pas de Baltard, rien, que dalle, le vide absolu, le désarroi complet, l’ennui, le néant, la boîte crânienne à Johnny.

Baltard désespérément vide...

Misère ! Non seulement je peine à croire qu’il n’y aura pas de Nouvelle Star ce soir, mais surtout, je pleure à l’idée que je ne te verrai pas. Que je ne découvrirai pas de nouvelle chanson de toi. Que ton sourire ne m’apportera pas mon shoot hebdomadaire habituel, sans lequel je ne peux guère vivre.

Il ne me reste plus, pour l’heure, qu’à continuer à t’écrire, ô ma Luce, pour te dire encore et encore mon amour et épaissir l’écheveau des petits liens que nous avons tissés, toi et moi. Car je t’aime, tu le sais bien, et, fidèle à mon premier serment, je ferai tout pour atteindre mon but, mon dessein, mon destin : t’épouser, Luce.

À toi, amoureusement.

Merde !

Ma divine Luce,

Plus que vingt-quatre heures avant la finale, et, si tout se passe comme je le pressens, ton sacre comme nouvelle star 2010. Nul besoin de te dire combien je suis tendu et impatient, combien mon cœur palpite à l’approche de ce dernier prime à Baltard ! Je te regarderai, bien sûr, à la télévision, en compagnie d’une brochette d’amis qui, je l’espère, sauront prier aussi bien que moi pour que tout se passe pour le mieux pour toi.

En attendant, j’ai passé cette journée à te croiser. J’ai cru te reconnaître dans la rue. J’ai pensé à toi en lisant le journal Métro, qui consacrait, aujourd’hui, une double page à Michael Youn, et une autre à la Catalogne : il paraît que cette année, c’est l’année de la Catalogne en France – tu m’étonnes ! Je suis passé du côté de Montparnasse, pour aller visiter, notamment, le musée Bourdelle. J’ai vu, juste à côté, un restaurant avec une enseigne à moustache. Bref, tu étais partout !

Plus que vingt-quatre heures, donc, avant le résultat des votes. Un seul mot s’impose, que je te lance à pleins poumons, aussi fort qu’un cri de joie et d’amour : merde ! Merde, re-merde et triple merde !

À toi, amoureusement.

Le dernier “déluce”

Ma Luçounette adorée,

Le suspense est insoutenable. Plus que quarante-huit heures avant le grand saut, le dernier prime, et l’ultime vote des téléspectateurs qui devrait, à mon avis – bien que je me demande si c’est raisonnable –, te consacrer nouvelle star de l’année 2010. J’imagine qu’à l’heure où j’écris ces lignes, tu dois être enfermée dans ton hôtel, afin de fignoler tes chansons de mercredi. J’imagine que Nathalie Dupuy te coache à fond ; que Florian te coache à fond ; et que toi, tu coaches à fond François pour le réconforter et lui assurer que c’est lui qui va gagner.

À l’heure des vuvuzelas, dont on ne cesse de parler depuis quelques jours, nul doute que ce sont, pour toi, les trompettes de la renommée qui ne vont pas tarder à retentir. Et, pour moi, une certaine appréhension grandit de jour en jour. Qu’en sera-t-il de nous deux une fois que la Nouvelle Star sera terminée ? Certes, je continuerai à t’écrire. Mais auras-tu encore le temps de me lire ?

Gloire à Luce !

Joie, joie, joie ! Ne boudons pas notre plaisir. Tu es en finale, oh Luce ! Quelle aventure extraordinaire, n’est-ce pas ? Remonte le temps, jusqu’au moment où tu es arrivée au casting de Marseille, pour amuser le jury avec ta jolie moustache et gagner ta place au sein des « inoubliables ». Si l’on t’avais dit, à ce moment précis, que tu irais au théâtre, puis à Baltard, et jusqu’en finale… L’eusses-tu cru, Luce ?

Alors, comme nous sommes lundi, le dernier lundi avant ton dernier prime, l’envie me vient de te proposer, une nouvelle et dernière fois, un déluce. Je l’avais mis de côté ces dernières semaines, car j’avais noté que tu n’avais quasiment plus aucun espace de parole dans l’émission. Toi comme les autres candidats, d’ailleurs. Mais mercredi dernier, j’ai remarqué que vous avez de nouveau le temps et l’occasion de vous exprimer après chaque chanson ! Alors, pour finir cette saison en beauté, oseras-tu relever, ma Luce, un dernier défi ?

L'amour est un bouquet de violettes une drogue dure.

« Tu es ma came », pourrais-je dire, à l’instar d’une célèbre chanteuse s'adressant à son mari. Oui, Luce, tu es ma schnouf, mon amphétamine, mon LSD, mon petit champignon ha-Luce-inogène, mon héroïne absolue. Toujours stupéfiante, tu me procures des extases sans fin. Alors, pour ce dernier mercredi soir à Baltard, je te propose, Luce, de prononcer, quand bon te semblera, le mot « drogue ». Allez, je compte sur toi !

À toi, amoureusement.

Luce, dois-tu gagner “la Nouvelle Star” ?

Ma Luce de mon cœur,

J’ai eu, ces derniers jours, moins de temps que d’habitude, hélas, pour t’écrire. Mais comme aujourd’hui c’est dimanche, je t’écris de nouveau, quelques heures à peine après cet aimable babillage, pour te confier quelque chose de beaucoup plus sérieux. C’est que j’ai un aveu à te faire, Luce. L’aveu d’une question qui me taraude depuis quelques semaines, et il devient urgent que je t’en parle, car bientôt, il sera trop tard.

Dois-tu, ou pas, gagner la Nouvelle Star ? Plus qu’une question, c’est un dilemme. Un dilemme cruel, un dilemme cornélien, un dilemme terrible ! Ce que tu penses de cette question, de ton côté, je ne saurais le dire. Toi qui es arrivée dans ce jeu par défi, toi qui t’es retrouvée propulsée à Baltard presque malgré toi, toi qui ne t’es jamais vue remporter ce trophée tant convoité par d’autres mais pas par toi, toi qui es si sensible, si fragile, toi qui pleures après le départ de chacun de tes camarades, toi qui as tant de mal à accepter ton talent, toi qui sembles si attachée à la profession à laquelle tu te destines – infirmière –, eh bien je présume que ton arrivée en finale, et la possibilité de la remporter, doivent te travailler pas mal – c'est sûrement un euphémisme !

Luce, toujours si simple, si naturelle, si modeste !

Cela dit, de mon côté, et un peu égoïstement, je le concède, j’ai ma propre idée sur la question. Ou, plutôt, plusieurs idées, qui se contredisent et me tirent dans tous les sens. Les arguments ne manquent pas pour que tu gagnes la Nouvelle Star. Ceux pour que tu la perdes, non plus.

Si tu remportes la finale et devient la nouvelle star 2010, Luce, ce sera, évidemment, un événement formidable, et tu bénéficieras d’une couverture médiatique durable, qui me permettra de continuer à te voir et à t’écouter, sans doute tout au long de l’été, au moins. J’envisage avec appréhension la fin de la Nouvelle Star, car elle sonnera, pour moi, celle de mes mercredis soir enchantés. Si tu gagnes, je pourrai te retrouver sur mon écran de télévision pour encore longtemps.

Par ailleurs, une fois que tu auras enregistré ton album, et que tu auras décroché trois disques d’or, tu auras plein de sous ! Je ne suis pas, bien entendu, intéressé par l’argent. Mais si tu deviens riche, et lorsque tu décideras, enfin, de m’épouser, nous pourrons, pour notre mariage, louer cette si belle salle que j’ai repérée. Bien que je gagne à peu près correctement ma vie, mes seules finances ne suffiraient pas, hélas, pour couvrir de tels frais. L’argent ne fait pas le bonheur, mais il contribue à pouvoir s’offrir certains plaisirs !

Le fric, c'est quand même chic.

Enfin, après ta victoire, tu resteras encore longtemps, je présume, à Paris, où je réside moi-même. Cela nous sera plus facile pour nous rencontrer, lorsque tu estimeras le moment venu. Alors que si tu dois retourner à Montpellier dare-dare, ce sera plus problématique. Et puis les amours à distance, franchement, je ne suis pas fan. Je pourrais, me diras-tu, déménager moi-même et m’installer à Montpellier – qui est, d’ailleurs, une ville que je connais bien, où j’ai vécu un an. Mais mon métier actuel, Luce, correspond à un marché essentiellement parisien ! Je risque fort, une fois à Montpellier, de ne pas retrouver de travail, et donc de m’ennuyer ferme.

Mais, mais, mais. Mais si tu gagnes la Nouvelle Star, oh ma Luce, qui sait ce que l’avenir va te réserver ? Une vie de star, des concerts à n’en plus finir, des sollicitations de toutes parts… Tu risques, je le crains, de devenir moins accessible pour le commun des mortels que je suis, et que je tiens à rester. Et même si nous sommes ensemble… Moi qui suis si discret, attaché à ma vie paisible et sereine, pourrai-je accepter ou supporter l’inévitable intérêt que tous les vautours de la presse people attacheront à tes amours, donc à moi ? Je ne suis pas fait pour les paparazzi, ni pour les caméras, et je crains qu’il soit particulièrement difficile, dans ces conditions, de protéger notre vie privée.

Les photographes sont des vautours qui ne respectent rien.

Ensuite, cette vie de star, avec tous ses remous, ses excès, ne risque-t-elle pas de t’entraîner dans un tourbillon perturbateur ? Oh, je sais bien que tu es forte de caractère, mais quand on voit ce qui arrive, d’ordinaire, aux rock stars, nul ne saurait rien garantir. Jusqu’à présent, tu es restée merveilleuse de naturel. Mais avec le succès viennent souvent la perte de repères et tous ses corollaires : l’alcool, la drogue, le sexe débridé, le saccage des chambres du Ritz, les photos à poil en couverture de Playboy, les planques à Copacabana – pour fuir les paparazzi, mais en général ça marche pas –, etc. Te retrouverai-je telle que tu es ? Te donneras-tu à moi telle que tu es ?

Enfin, tu seras si peu disponible, et tu mèneras une vie si chaotique – entre les tournées internationales, les soirées de promo chez Ruquier ou Nagui, les cures de désintoxication en Suisse –, que nous aurons peut-être bien du mal à mener, toi et moi, une vie de couple épanouie. Aurons-nous du temps pour nous ? Pour sortir tous les deux, en amoureux ? Pour nous balader le long des quais de Seine, main dans la main ? Pour faire la fête ? Pour roucouler tranquillement sous la couette le dimanche matin ?

L’incertitude me nargue et l’angoisse m’étreint, Luce. Qu’en penses-tu ? Dois-tu gagner la Nouvelle Star ? Ou pas ? Jour après jour, je me tords la cervelle avec cette question. Mais – va savoir pourquoi ? – une chose est sûre : je sais déjà pour qui je vais voter, mercredi prochain.

À toi, amoureusement.

Luce, incroyablement belle

Ma Luce enchanteresse,

Quelques mots, forcément, sur ton dernier prime. Que d’émotions ! Lorsque j’ai eu connaissance, mercredi vers midi, des titres des chansons que tu allais chanter, j’ai été ravi. Non seulement parce que ces chansons me plaisaient, mais aussi parce que j’ai senti qu’elles te plaisaient, à toi, et que tu allais avoir un réel plaisir à les chanter devant le public de Baltard. Ces chansons, mêlant humour, fantaisie et douceur, te correspondaient forcément. Bien mieux que celles du prime précédent, où, cela se voyait, tu n’étais pas des plus à l’aise.

Surtout, j’ai eu le pressentiment que tu allais briller de tes feux les plus éclatants. J’ai senti, avant même que le spectacle commence, que tu allais être divine, et recueillir les louanges du jury. Cette impression me surprend d’autant plus qu’elle s’est avérée, puisque tu as livré trois magnifiques interprétations et que tu as recueilli douze bleus ! (Quelqu’un m’a dit que tu allais pouvoir, du coup, monter une équipe de foot : j’ose espérer que cette personne ne te voit pas dans le rôle de Zahia D., qui, elle aussi, collectionne les Bleus.) Mon pressentiment prémonitoire fait que je m’interroge : serais-je pourvu d’une prescience qui m’a permis de sentir, plusieurs heures à l’avance, comment allait se dérouler cette demi-finale de la Nouvelle Star ?

Cette demi-finale fut magique. Ta voix m’a ensorcelé, plus que jamais. Ta bonne humeur m’a enchanté : que c’est bon de te voir heureuse ! Ta beauté, soulignée par tes belles tenues, m’a transporté de plaisir.

Je n’ai pas été moins surpris quand j’ai entendu André Manoukian faire allusion à… moi. Oui, je suis convaincu qu’il a dû tomber sur ce blog, ou bien lire ton interview dans Voici, puisque ces paroles, à n’en pas douter, prouvent qu’il entrevoit clairement qu’il y a quelqu’un qui en pince sévère pour toi et que tu n’as (peut-être) pas encore rencontré (mais ça ne saurait tarder, du moins je l’espère) : « Moi je pense juste que l’homme de sa vie – je sais pas si elle l’a rencontré – (…) a beaucoup de chance, parce qu’il va jamais s’ennuyer avec elle. Et puis si elle lui fait ce qu’elle fait dans ses chansons, il va passer par tous les états (…), parce que dans ses chansons, elle nous emmène au ciel, elle nous emmène en bas, elle nous emmène dans la rivière, elle nous emmène sur un nuage… »

Je confirme, Luce. J’ai beaucoup de chance. Beaucoup de chance de t’avoir découverte. Beaucoup de chance de te voir, chaque semaine. Beaucoup de chance d’être tombé amoureux de toi. Beaucoup de chance de t’écrire. Beaucoup de chance de t’entendre. Beaucoup de chance de t’aimer, tout simplement.

Certes, ce sera encore meilleur quand nous serons deux à nous aimer, et que nous partagerons pleinement les joies de l’amour. Je ne m’ennuierai jamais avec toi, et je te promets que tu te t’ennuieras jamais, avec moi ! Je passerai par tous les états, de l’extase au bonheur, de la joie à l’émotion, et je te jure que je t’offrirai, moi aussi, de beaux voyages sur la Carte de Tendre. Je te suivrai au ciel, en bas, en haut, dans la rivière et dans les nuages, et t’aimerai sur tous les chemins où tu m’emmèneras.

« Elle est juste incroyablement belle », ajoutait, mercredi soir, André Manoukian. Je confirme, Luce. Dieu, que tu es belle ! Et qu’il est doux, oh oui ! qu'il est doux de t’aimer !

à toi, amoureusement.

Happy birthday to me !

Ma succulente LuLuce,

Hier, c’était mon anniversaire ! Un an de plus au compteur, eh oui ! Cet anniversaire fut, pour moi, un peu spécial, car c’est le premier depuis que je suis amoureux de toi. Autant dire que mon vœu le plus cher aurait été que nous le vivions ensemble.

Nous aurions pu, par exemple, commencer par une coupe de champagne au bar du Raphaël – le bar préféré de Gainsbourg –, confortablement installés dans un de ces profonds fauteuils anglais qui font le charme de cet écrin sombre et feutré.

Le bar anglais de l'hôtel Raphaël, où Gainsbourg avait ses habitudes.

Nous aurions pu, ensuite, dîner au George V, dont la table passe pour l’une des meilleures de Paris. Le cœur de saumon mariné aux condiments, pomelos et pousses de daikon y est, dit-on, absolument divin. Et que dire du dessert ? Un croustillant au gianduja glacé ! Hm !

Le restaurant du George V, la meilleure guinguette de Paris !

Enfin, nous aurions pu terminer la soirée sur les sofas de velours du Ritz, y savourer un cocktail, nous enlacer sur le dance-floor, puis pousser le verrou d’une suite intime où, enivrés d’amour et de fête, nous aurions prolongé la nuit au rythme des soupirs, des caresses et des baisers...

La suite impériale du Ritz, idéale pour abriter nos amours.

Bien entendu, c’est toi qui aurais réglé l’addition. Ce n’est pas que je ne suis pas galant, mais c’était mon anniversaire, quand même ! Las, cette soirée n’est qu’un rêve, nous ne l’avons pas vécue. Mais nul regret ne vient assombrir ma joie ! Oui, ma joie, car j’ai passé une belle journée d’anniversaire, hier. J’ai eu la chance de me voir offrir un magnifique petit gâteau, confectionné par la talentueuse Jenny Christine-Vincent.

Je t'aime tant, Luce, que je t'ai mangée en trois bouchées !

Un petit gâteau tout rond, à ton effigie, et que j’ai avalé tout cru ! Ma joie, aussi, car j’ai reçu un message de toi, me souhaitant un bon anniversaire. Et ça, cela vaut tous les palaces du monde.

À toi, amoureusement.

L'interview de Luce dans “Voici”

Ma Luce d'amour,

« Un mot de toi : quel bonheur ! Nous nous écrivons, c’est d’un chic ! par journaux interposés. Pour un peu, je me dirais que tu écris dans Le Nouvel Observateur et que j’écris dans Le Figaro pour le seul plaisir de correspondre entre nous. De temps en temps, bien sûr, nous faisons semblant de nous occuper un peu d’autre chose. Mais nous revenons toujours l’un à l’autre. (…) Ce qui compte, ce sont les lettres ouvertes que nous nous envoyons à l’ébahissement des populations et sous leurs acclamations. »

Ainsi s’adressait, dans Le Figaro du 22 août 2001, Jean d’Ormesson – le pote à Julien Doré – à son confrère Bernard Frank. Bernard Frank écrivait dans Le Nouvel Observateur, et Jean d’Ormesson chroniquait au Figaro. Les deux farceurs s’adressaient l’un à l’autre, par articles de presse interposés, ce qui ne manquait pas de piquant !

Le groupe de Julien Doré überkiffe Jean d'O.

Quelle n’est pas ma surprise, ô ma Luce, de constater que nous prenons le même chemin ! Tandis que je m’adresse à toi via mon blog, ne voilà-t-il pas que tu me réponds par le truchement de l’interview que tu as accordée au magazine Voici. « C’est d’un chic ! »

« Il y a un garçon qui s’appelle Hector Moustache sur Internet avec lequel je communique. Il est éperdument amoureux de moi ! Je ne sais pas qui c’est, j’aimerais bien voir sa tête. Il me lance des "déluces" avant chaque prime… Des petits défis. L’autre fois, il fallait que je dise "Joie, joie, joie" au moins une fois. Et je lui ai promis un autre truc : le jour où je me fais éliminer, je sors un crayon noir du soutif, et je me redonne un coup de moustache. »

Voilà Luce qui parle de moi dans Voici !

Je suis bien flatté de cet intérêt que tu as osé me manifester et exprimer par cette voie détournée. Mais surtout, terriblement amusé, et tendrement reconnaissant. Comment ne serais-je pas heureux de constater que je suis suffisamment entré dans ta vie pour que tu déclares mon existence et ta curiosité à près de 450 000 personnes ? Je crains que nous ne puissions toutes les inviter à notre mariage – la salle que j’ai repérée est trop petite –, mais je suis tout émoustillé à l’idée que tu rendes mon – notre ? – amour public auprès de tant de monde.

Mais je suis fort étonné, aussi, d’apprendre que tu m’aurais promis de « sortir un crayon noir du soutif » pour « te redonner un coup de moustache » le jour de ton élimination ! Car cette promesse, je ne l’ai jamais entendue, jamais lue, jamais vue où que ce soit. Aurais-tu inventé cette idée au moment de ton interview ? L’aurais-tu confiée à quelqu’un d’autre que moi ? Est-ce une nouvelle adorable espièglerie de ta part ?

De l'audace, encore de l'audace, et de la moustache !

Quoi qu’il en soit, je te prends au mot ! Bien que je doute fort que tu sois éliminée – car il se trouve qu’en dehors du fait que je t’aime, je suis depuis longtemps convaincu que tu vas gagner la Nouvelle Star –, eh bien si cela doit arriver… chiche ! Et même… pourquoi pas le soir de ta victoire ?

En attendant le dénouement de cette affaire, de même que Jean d’Ormesson terminait sa chronique à Bernard Frank par un « Je t’embrasse, mon grand ! », je dépose sur tes lèvres un tendre, langoureux et fougueux baiser.

À toi, amoureusement.

La plus belle pour aller...

Ma Luce adorée d'amour que je kiffe grave,

Encore un prime haletant ! Hier soir, tu le penses bien, j’étais devant ma télévision pour t’admirer et t’écouter. Comme chaque semaine. Le temps passe si vite ! Plus que deux Baltard, si tout va bien, et tu finiras, hélas, par t’évanouir de mes mercredis soir. Cela m’angoisse, car je ne sais pas si je pourrai continuer à vivre sans te voir.

Il devient urgent, oh ma Luce, que tu considères sérieusement ma demande en mariage. Je commence, par divers moyens, à bien te connaître, et je sais que je suis fait pour toi, comme toi tu es faite pour moi. Oui, Luce, je le redis avec force : je ne suis pas un simple fan. Je ne suis pas quelqu’un qui se contente de t’admirer, comme le vulgum pecus levant béatement le regard vers les étoiles.

Je veux cependant te dire deux ou trois choses sur le prime d'hier. D’abord, j’ai remarqué – et cela m’a rendu tout guilleret ! – que tu as porté ce joli badge à message lumineux qui fut l’un de tes premiers bijoux à la Nouvelle Star. Et non seulement tu l’as porté, mais tu y avais programmé un message défilant. Seulement, malgré toute mon attention, je n’ai pas réussi à le lire. Question de cadrage, toujours trop large ou trop rapide.

Mais où diable as-tu acheté ce badge, Luce ?

J’ai été pris d’un fol espoir. Et si ce message m’étais destiné, à moi, ton Hector ? S’il s’était agi d’un signe, d’une allusion, d’un clin d’œil à mon attention ? Oui, je sais, je suis fou ! Comprends-moi, Luce. L’amour que je te porte, et que je ne peux, hélas, encore satisfaire pleinement, me pousse, peut-être, à la déraison, ou pour le moins à des extrémités un brin excessives.

C’est que j’ai souffert, hier soir, je l’avoue. Oui, j’ai souffert, à un moment très précis, lorsque j’ai vu Ramon – oui, Ramon, cet hidalgo sans moustache ! – te lécher le cou à grands coups de langue râpeuse et baveuse. Ramon, le tombeur de ces demoiselles, doit-il conquérir toutes les femmes qui l’entourent, au point de te ravir à moi ? Non, je ne peux y croire, la chose serait trop cruelle. Et pourtant. Je les vois encore, ces grandes léchouilles balancées sans pudeur ni amour sur ta nuque si douce, si délicate, si fragile.

Mes moustaches se sont dressées de jalousie.

J’ai éprouvé, subitement, une forme acerbe et douloureuse de jalousie. Non pas parce que j’aurais voulu en faire autant : le geste de Ramon n’était que concupiscence, vulgarité et cannibalisme. Le jour où je te ferai goûter la saveur de ma langue, Luce, ce sera à pleine bouche ! Et avec une harmonie d’amour, de désir, de délicatesse et d’érotisme qui sera bien plus divine que cet acte bestial et égoïste de Ramon. J’ai ressenti de la jalousie parce que j’ai réalisé, soudain, que ton corps m’est (encore) inaccessible. « Tout ce que la main de l’homme ne peut atteindre n’est que vaine poésie », disait un philosophe. Il avait bien raison. J’ai été piqué par la jalousie, aussi, parce que tu semblais accepter, avec nonchalance sinon bienveillance, les attouchements obscènes de ce saligaud de Ramon. Pourquoi ? Ô douleur !

Autant dire que j’ai rêvé, et la désillusion n’en est que plus cruelle. Non, ce message défilant sur ton badge ne m’était pas destiné. Mais quel était-il ? Était-il adressé à quelqu’un d’autre ? À Benjamin, par exemple, dont le départ t’a tant déchirée, la semaine dernière ? Sans doute, maintenant que j’y réfléchis, s’agissait-il d’un extrait des paroles de la chanson que tu as interprétée. Je serai la plus belle pour aller danser.

Toujours la plus belle, en toute circonstance.

Or tu fus bien la plus belle, Luce. La plus belle pour aller danser, mais pas que. Quelle poésie ! Comment as-tu fait pour insuffler autant de grâce, de surprise et de poésie dans cette ringardise yéyé – j’aime pas les yéyés – nunuche comme c’est pas possible à l’origine ? Il y avait du drame dans Gigi, la semaine dernière – d’où « le goût du sang » évoqué par Philippe Manœuvre –, et donc bien plus de difficulté à faire quelque chose de potable de cette niaiserie de Sylvie Vartan. Eh bien, non seulement ce fut bon, mais ce fut même délicieux, troublant, fort, et plein de subtilité.

Tu était la plus belle. La plus tendre. La plus rêveuse, dans ton chant de soie et de dentelles, tu as su apaiser mon souffle et mes cris, tu as mis tant d’amour dans mon cœur ! Tu étais la plus belle, comme un premier baiser, tu étais la plus belle, pour aller danser, tu étais la plus belle, pour aller chanter, tu étais la plus belle, pour aller…

Et ce soir, Luce, quelque chose me dit que tu seras la plus belle pour aller... fumer ?

À toi, amoureusement.